Les employés qui apprécient leur travail ou le trouvent utile sont prêts à travailler 4 ans de plus

Le Belge se sent de plus en plus contraint à travailler plus longtemps, et ce n’est pas une bonne chose

Bruxelles, le 6 juillet 2017 – Ce n’est pas tant le degré de motivation que le type de motivation qui détermine la prolongation de la durée de travail d’un employé. Cela ressort d’une enquête menée par le spécialiste en Ressources Humaines Securex auprès d’un échantillon représentatif de 1.671 employés belges.

  • Les employés motivés de manière autonome (qui trouvent leur métier agréable, intéressant, important ou utile) se disent prêts à travailler 4 ans de plus que leurs homologues qui ne sont pas guidés par cette motivation autonome.
  • Les employés qui travaillent par obligation uniquement (la leur ou celle des autres), affichent un taux d’absentéisme de longue durée double : 22 % d’entre eux sont absents 21 jours ou plus, contre 10 % chez leurs collègues.
  • Le Belge actif travaille de moins en moins « parce qu’il le veut » et de plus en plus « parce qu’il le doit ». Sa motivation autonome a diminué de 7 % depuis 2009.

Tout le monde ou presque s’accorde à dire que des mesures sont nécessaires afin d’assurer la viabilité du financement des régimes de retraite. L’obligation sous-jacente à travailler plus longtemps est souvent présentée comme la solution. L’enquête menée par Securex démontre que l’élément décisif pour atteindre l’âge souhaité de la retraite n’est pas l’obligation de travailler plus longtemps. Ce qui est crucial est « la volonté » effective de travailler, ou ce que l’on appelle la motivation autonome.

L’enquête indique que les employés qui sont purement motivés de manière autonome (ceux qui trouvent leur emploi agréable, intéressant, important ou utile) souhaitent travailler le plus longtemps, à savoir jusqu’à 60 ans. Soit bel et bien 4 ans de plus que les employés qui ne sont pas guidés par la motivation autonome (jusqu’à 56 ans). Mais cela reste encore 7 ans de moins que l’âge de la retraite préconisé.

Hermina Van Coillie, HR Research Expert chez Securex, clarifie : « Il n’y a qu’en augmentant la motivation du "désir de travailler", ou ce que l’on appelle la motivation autonome, que les employés travailleront plus longtemps. L’augmentation de la motivation du type "Je dois travailler" n’apporte aucune plus-value, et peut même avoir une incidence négative. »

De plus, Securex remarque en effet que les employés qui ne travaillent que par seule obligation, présentent  deux fois plus d’absentéisme que leurs collègues : 22 % d’entre eux s’absentent 21 jours ou plus pour des raisons médicales ou privées (contre 10 % chez leurs collègues). L’augmentation de la motivation autonome diminue grandement le risque d’absences prolongées.

En outre, le risque de burn-out diminue en cas de motivation autonome. Seulement 7 % des travailleurs motivés de manière autonome courent le risque de burn-out. Chez les employés qui ne travaillent que par obligation, ce chiffre s’élève à 49 %.

Évolution préoccupante : nous travaillons de moins en moins parce que nous le « voulons »

Bien que la motivation autonome soit l’une des clés pour maintenir les gens au travail plus longtemps, Securex constate que l’employé belge travaille de moins en moins « parce qu’il le veut bien ». Sa motivation a diminué de 7 % depuis 2009. Le travailleur belge indique concrètement qu’aujourd’hui :

  • il accomplit  son travail moins volontiers (diminution de 9 %),
  • il trouve son travail moins passionnant ou moins utile personnellement (diminution de 8 %).

Nous travaillons de plus en plus parce que nous « le devons »

Pour l’employé belge, travailler rime de plus en plus avec « être obligé » : son « devoir » ou sa motivation contrôlée a augmenté de 9 %. Cela signifie qu’il travaille, aujourd’hui, plus souvent car :

  • il s’y sent contraint par des tiers tels que les conjoints, parents ou employeur (augmentation de 27 %),
  • les autres (les autorités, par exemple) exigent cela de lui (augmentation de 9 %).

Anja Van den Broeck, Professeur en Management et Psychologie de la motivation à la Faculté Économie et Sciences de l’entreprise à la KU Leuven, rajoute : « Ces résultats sont forts. Ils représentent un tournant dans le débat : du devoir au vouloir. Au lieu de menacer par toutes sortes de mesures, ils nous invitent à réfléchir à la question "Comment pouvons-nous encourager les employés à « vouloir » travailler plus longtemps ?" Comment pouvons-nous créer un contexte propice à ce que les travailleurs trouvent leur travail utile et passionnant, afin d’endiguer le stress, le burn-out et la maladie ? »

Besoin d’un nouvel état d’esprit au sein des employés, des entreprises et des autorités

Les chiffres indiquent qu’il nous faut remplacer le travail et la motivation pour celui-ci par d’autres choses. Il peut s’agir d’autonomie, d’adhésion (Belongingness) et de compétences (ABC).

Chaque mesure qui augmente le sentiment d’autonomie (A), qui crée un sentiment d’adhésion au travail, à l’organisation et aux collègues (B), ou qui fait appel  aux compétences de chacun (C), veillera à ce que les employés veuillent et puissent travailler plus longtemps. C’est possible en optant pour un contexte de travail davantage en accord avec les talents des employés.

« Viser suffisamment d’autonomie, œuvrer pour une solidarité et un travail qui a du sens et mobiliser les employés sur la base de leurs talents au sein de leur environnement professionnel, est une responsabilité à la fois des employeurs et des employés. », déclare Hermina Van Coillie.      

Le gouvernement a, lui aussi, encore du pain sur la planche. « Le gouvernement mise surtout sur le "devoir", alors que nous voyons bien que cela n’apporte aucune valeur ajoutée pour l’âge souhaité de la retraite. La transition récente d’une motivation autonome à une motivation plus contrôlée explique pourquoi le recul de l’âge de la retraite suscite encore de la résistance auprès des employés. L’art consiste précisément à créer ces conditions-cadres, qui rendent l’allongement de la durée de travail agréable et sensé. En développant, par exemple, un cadre juridique qui facilite et soutient l’élaboration d’un travail sur mesure, indépendamment du lieu et du temps », conclut Hermina van Coillie.  

 

À propos de l’enquête

Cette étude a été réalisée entre janvier et février 2017, sur la base d’une enquête en ligne. 1.671 travailleurs salariés du marché du travail belge ont participé à cette étude. Le sondage a été effectué sans distinction d’âge, de sexe, de région ou de statut, en conformité avec le marché du travail belge actuel.

 

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Steven De Vliegher PR Specialist
Steven De Vliegher PR Specialist
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En 2022, Securex a atteint un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros. Le Groupe Securex compte 1.600 collaborateurs en Belgique, en France, en Espagne, au Luxembourg et aux Pays-Bas, répartis dans 24 agences régionales. Chaque jour, ils fournissent des services à 92.000 entreprises, 150.000 indépendants et plus de 5.000 partenaires. 

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