Personnaliser son job suscite plus de stress chez les jeunes carriéristes belges
Les jeunes travailleurs qui adaptent le contenu de leur travail et le personnalisent afin de construire leur carrière, connaissent plus de stress (+22 %) et de problèmes de santé (+57 %). Ces chiffres ressortent d’une enquête réalisée par le prestataire de services RH Securex dans le cadre de la Chaire Securex (Université de Gand) auprès de 1754 travailleurs[1]. Pourtant, le job crafting peut avoir des effets positifs, malgré l’augmentation de l’intensité de travail. Surtout si les employés recherchent une meilleure connexion avec ce qu’ils aiment réellement faire, plutôt que de viser des opportunités de carrière.
Le job crafting peut s’avérer positif
Près d’un travailleur sur deux (47 %) personnalise le contenu de son job. Cela peut s’avérer positif car le job crafting augmente la productivité, la satisfaction, la participation, l’engagement, l’innovation et l’entreprenariat, comme Securex l’avait déjà constaté en fin d’année précédente. Mais, aujourd’hui, nous constatons également que personnaliser son job augmente l’intensité de travail de 43 %.
Les jeunes carriéristes éprouvent davantage de stress en faisant du job crafting
Le job crafting entraîne chez les jeunes travailleurs (< 40 ans) une augmentation du stress (13 %) et des problèmes de santé (23 %). La différence est grande par rapport aux travailleurs de plus de 40 ans qui ne subissent pas de stress ou de problèmes de santé supplémentaires lorsqu’ils appliquent le job crafting. Les jeunes font plus de job crafting que les personnes plus âgées, afin d’augmenter leurs possibilités de carrière (+17 %). Ce sont exactement ces mêmes jeunes job crafters qui subissent plus de stress (+22 %), signalent plus de problèmes de santé (+57 %) et une intensité de travail plus élevée (+27 %). En quelque sorte, ces jeunes créent eux-mêmes leur stress.
Personnaliser son job pour des raisons d’équilibre vie privée - travail ne stresse pas
Comparé aux jeunes, les travailleurs de plus de 40 ans personnalisent leur job davantage pour des raisons d’équilibre vie privée - vie professionnelle (+ 11%). Malgré le fait qu’ils déclarent que l’intensité de leur travail augmente de 33 %, ils ne rapportent ni stress supplémentaire, ni d’augmentation des problèmes de santé. En ce qui concerne les jeunes qui font du job crafting en vue d’un meilleur équilibre vie privée - travail, l’intensité de travail et le stress restent inchangés, mais ils encourent bien plus de problèmes de santé (+ 31 %).
Hermina Van Coillie, HR Research Expert : « La solution ? Concentrez-vous sur ce qui vous fait plaisir dans votre job. Personnaliser votre job afin d’y trouver du plaisir engendre de nombreux résultats positifs tant pour le travailleur que l’employeur, sans qu’il y ait une augmentation de l’intensité de travail, du stress ou des problèmes de santé. Mon conseil est donc de vous concentrer sur ce que vous aimez faire, plutôt que sur des facteurs externes comme l’équilibre vie privée - vie professionnelle et la carrière. Et qui sait, peut-être le reste suivra-t-il tout naturellement ? »
Panel Cette étude a été menée dans le cadre de notre étude de benchmarking biennale. Elle porte notamment sur la satisfaction, le stress, le dynamisme, la motivation et l’implication du travailleur belge. Les données sont recueillies par le biais d’enquêtes en ligne. 1754 salariés issus du marché du travail belge ont participé à l’étude au début 2015 (janvier). Après ré-échantillonnage, le panel comptait 1671 personnes. Pour les variables du sexe, de l’âge, de la région et du statut, sa répartition correspond à la répartition du marché du travail belge. |
[1] Cette étude a été menée en collaboration avec l’Université de Gand, dans le cadre de la Chaire Securex « Working in the 21st century: creating business results through a personalized organisation »