Plus de 1 travailleur sur 5 en congé de maladie déclare pouvoir travailler malgré tout

Grand potentiel inexploité pour la reprise du travail par les absents de longue durée

  • 22 % de tous les travailleurs en congé de maladie 'peuvent' travailler
  • 45 % de tous les travailleurs en congé de maladie 'veulent' travailler
  • 32 % des travailleurs en congé de maladie pendant plus d’un mois disent pouvoir et vouloir travailler pendant au moins une partie de leur absence
  • 6 absents de courte durée sur 10 qui peuvent ou veulent travailler en dépit de leur certificat médical déclarent qu’ils trouveraient leur compte dans un travail temporairement adapté
  • Les principaux obstacles à la reprise du travail sont l’avis négatif du médecin (44 %) et l’absence de possibilité de réintégration progressive (19 %)

Bruxelles, le 11 décembre 2019 – Près d’un tiers (32 %) des travailleurs en Belgique qui ont été absents pendant plus d’un mois pour cause de maladie disent qu’ils auraient pu et voulu travailler pendant au moins une partie de leur absence. Les principaux obstacles qu’ils ont rencontrés pour reprendre le travail plus rapidement sont un avis négatif du médecin (44 %) et l’absence de possibilités de reprendre le travail progressivement (19 %). C’est ce qui ressort d’un focus report du prestataire de services RH Securex, qui indique également que le potentiel pour une reprise du travail chez les absents de longue durée est grand, mais reste encore largement inexploité. « Plus de travail sur mesure, plus de différenciation, plus de flexibilité : tel est l’avenir dans un monde avec une population active vieillissante, un important absentéisme de longue durée et une pénurie de talents. » dit Heidi Verlinden, HR Research Expert chez Securex.

Securex a pour la première fois étudié le potentiel de réintégration des travailleurs en congé de maladie. Cette étude a fait apparaître que plus de 1 sur 5 (22 %) de tous les travailleurs absents pour cause de maladie indique qu’ils étaient malgré tout en état de travailler durant leur absence la plus longue au cours des 12 derniers mois. Et cela pendant au moins une partie du temps, parfois même pendant la totalité de la période d’absence.[1] Près de la moitié (45 %) des travailleurs absents indiquent qu’ils auraient quand même voulu travailler pendant au moins une partie de leur absence de longue durée pour cause de maladie au cours des 12 derniers mois.

  • 15 % peuvent et veulent travailler (exemples de causes de maladie : stress, migraine, mal de dos, grippe intestinale, fracture du pied…)
  • 7 % peuvent, mais ne veulent pas travailler (exemples de causes de maladie : grippe, fracture du bras, jambe plâtrée…)
  • 30 % veulent, mais ne peuvent pas travailler (exemples de causes de maladie : tumeur au cerveau, hernie cervicale, fracture du poignet, lombalgie, burn-out…)
  • 48 % ne peuvent pas et ne veulent pas travailler.

Le potentiel de reprise du travail est le plus grand lorsque l’absence est plus longue que 1 mois

Près d’un tiers (32 %) des travailleurs qui ont été absents pendant plus d’un mois auraient pu et voulu travailler durant au moins une partie de leur absence. Le potentiel de reprise du travail dans ce groupe est quatre fois plus élevé que chez des travailleurs qui ont été absents pendant moins d’un mois, car dans ce dernier groupe, seuls 8 % déclarent qu’ils auraient pu et voulu travailler.

Le travail adapté porte ses fruits, surtout pour les absences de courte durée

Le focus report de Securex fait apparaître par ailleurs qu’un travail adapté lors de la reprise est encore insuffisamment ancré dans les mœurs. Pourtant, un travail adapté augmente les chances de reprise du travail, surtout dans le cas d’absences de courte durée (moins d’un mois). Six travailleurs sur dix qui peuvent ou veulent travailler durant leur absence de courte durée indiquent qu’ils trouveraient leur compte d’une adaptation temporaire du travail, par exemple une réduction d’horaire, ne pas devoir temporairement exécuter certaines tâches, ou une adaptation aux ressources ou à l'environnement de travail. Les employeurs peuvent donc stimuler une réintégration après des absences de courte durée en prévoyant dans ces cas-là aussi un travail temporairement adapté, bien entendu toujours en concertation avec le travailleur.

Heidi Verlinden, HR Research Expert chez Securex : « En offrant plus de possibilités de travail adapté, les employeurs augmentent la possibilité de voir leurs travailleurs reprendre le travail plus rapidement. Il est temps que l’on abandonne le principe du ‘tout ou rien’ et que les employeurs permettent à leurs travailleurs absents qui le souhaitent de reprendre partiellement leur travail. L’étape suivante consiste à faire preuve d’une plus grande flexibilité concernant le travail pendant les absences, par exemple en permettant à des travailleurs de travailler leurs ‘bons’ jours. La chose serait plus facile grâce à un ‘certificat médical flexible’, mais cela n’existe pas encore aujourd’hui. »

Obstacles à la reprise du travail

Pour 44 % des absents, la cause initiale de leur maladie ne constituait plus un obstacle au travail durant la deuxième moitié de leur absence de longue durée. Pourtant, ils ne travaillaient pas encore. Dans près de la moitié des cas (44 %), ils sont restés à la maison sur conseil du médecin, et ceci peut-être en raison de nouveaux problèmes physiques ou psychiques ou du besoin d’un repos suffisant avant de reprendre le travail. Mais il est possible également que les travailleurs respectent simplement la durée de leur certificat médical. En outre, d’après les travailleurs, c’est l’absence de possibilité de travail adapté qui constitue le principal obstacle à la reprise du travail (19 %).

Top 5 des obstacles à une reprise du travail

  1.  44 % sur conseil du médecin (durée du certificat ou explicitement déconseillé de reprendre)
  2. Dans 19 % des cas, l’employeur ne voit aucune possibilité de reprendre progressivement
  3. 15 % par crainte d’une charge physique ou mentale ou du rythme de travail précédent
  4. 9 % font état de problèmes avec les informations ou avec l’administration concernant la reprise du travail, ou simplement l’absence totale de contact avec l’employeur
  5. 3 % par crainte des réactions des collègues ou du supérieur
Iris Tolpe, Director Legal chez Securex : « Les employeurs pensent souvent qu’un travailleur ne peut pas revenir simplement plus tôt d’un congé de maladie. Un certificat médical devrait confirmer la capacité de travail et le déplacement vers le lieu de travail ne serait pas couvert par l’assurance accidents de travail. C’est inexact. Le travailleur est libre de reprendre le travail sans attestation confirmant la capacité de travail. Pour l’assurance, il suffit d’informer l’employeur au préalable du retour. En cas d’une absence de plus d’un mois, il est préférable de signaler la reprise de travail à la caisse d'assurance maladie.»

Les employeurs peuvent donc faire encore plus pour permettre une reprise adaptée du travail, mais Securex déconseille d’agir dans la précipitation.

Elisabeth Van Steendam, Consultante Absentéisme : « Il n’est pas évident pour une organisation de prévoir un travail adapté. Il est important avant tout de clairement baliser les modalités. Nous remarquons qu’il n’existe souvent pas de conventions pour un travail adapté, ce qui a déjà posé quelques problèmes par le passé. Certains collaborateurs qui ont bénéficié d’un travail adapté par le passé ont considéré cela par la suite comme un droit acquis. »

Il est dès lors crucial pour Securex d’impliquer l’équipe dans la décision du travail adapté.

« Nous observons à présent que de nombreuses organisations décident de ne pas offrir de travail adapté en raison de l’impact sur l’équipe. Elles craignent d’une part que les collègues motivés et en bonne santé qui doivent effectuer des tâches ou des shifts plus lourds finissent par tomber malades. Et d’autre part, il y a la crainte que les collègues encore présents demandent eux aussi de ne plus devoir faire les tâches les plus lourdes. Il est donc très important d’impliquer l’équipe dans le processus de décision, » dit Stephanie Heurterre, Consultante Absentéisme.

Quelques-uns de nos conseils aux pouvoirs publics, aux organisations et aux travailleurs

  • Sensibiliser le réseau des médecins concernant leur comportement de prescription. La durée du certificat médical est la principale raison pour laquelle un travailleur ne reprend pas le travail, alors que parfois, il pourrait le faire. Des directives nationales sur la durée du congé de maladie par syndrome peuvent constituer une solution, mais elles devraient être complétées par une évaluation intermédiaire ou finale de l’incapacité de travail pour les absences de longue durée.
  • Sensibiliser les médecins afin qu’ils sondent davantage le type de travail qu’une personne effectue et dans quelle mesure leur patient peut encore effectuer certaines tâches ou un autre travail. Il peut en l’occurrence être utile de stimuler la concertation entre les médecins du travail et les médecins traitants.
  • Incitants pour les entreprises qui attirent ou remettent au travail des travailleurs absents de longue durée, par exemple par une identification de fonctions de travail adapté. Ces stimulants sont déjà bien plus présents chez les demandeurs d’emploi.
  • Un soutien systématique et rapide des travailleurs absents, afin d’adapter la durée de l’absence à l’évolution de la maladie. Un contact une fois par semaine pendant le premier mois et une fois par mois par la suite, en fonction des besoins du travailleur et de l’organisation, abaisse le seuil de la discussion sur le retour au travail.
  • Des directives simples et claires pour les travailleurs qui souhaitent retourner au travail, et pour les travailleurs qui souhaitent s’absenter pour des raisons autres que leur santé.
  • Nous conseillons au travailleur d’adopter une attitude consciente et honnête vis-à-vis de l’évolution de sa santé et de ses compétences : évaluer régulièrement 'ce que je peux faire' et 'ce que je veux faire', afin de communiquer par la suite de manière ouverte sur la question avec l’employeur. Et pas seulement en cas de maladie. Il est important de ne pas travailler ou reprendre le travail par culpabilité ou sous pression extérieure, mais de puiser de l’énergie dans le travail, adapté au besoin.

[1] Voir aussi le communiqué de presse ‘1 travailleur belge sur 8 s’est déjà porté malade sans l’être

Pour consulter le Focus Report : https://www.securex.be/fr/publications/focus-reports/reprise-2019

A propos de l’enquête

Les chiffres de cette étude s'appliquent au travailleur belge moyen. L'échantillon de 1500 salariés est représentatif du marché du travail belge : la répartition de l'échantillon par sexe, âge, statut et région correspond à la répartition selon les données du Service national de la sécurité sociale. Les données ont été recueillies au moyen d'un sondage en ligne en juillet 2018.

Steven De Vliegher PR Specialist, Securex
A propos de Securex

L’esprit d’entreprise est le moteur de notre économie, les travailleurs sont la clé du succès. Securex soutient les entrepreneurs débutants et confirmés dans le développement et la croissance de leur entreprise. Nous croyons fortement en une politique du personnel adaptée à l’individu et soucieuse de l’employabilité durable. 

Securex est le partenaire par excellence en matière d'entrepreneuriat et d'emploi. Il offre des services larges et intégrés dans le domaine du développement d’entreprise aux entreprises, de l’administration du personnel et du calcul des salaires, de la prévention et du bien-être des travailleurs, du développement de talents et des salaires garantis. Chez Securex, on trouve tout sous le même toit. 

En 2022, Securex a atteint un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros. Le Groupe Securex compte 1.600 collaborateurs en Belgique, en France, en Espagne, au Luxembourg et aux Pays-Bas, répartis dans 24 agences régionales. Chaque jour, ils fournissent des services à 92.000 entreprises, 150.000 indépendants et plus de 5.000 partenaires. 

www.securex.be